Né au sein d'une famille de riche négociant anversois, Antoon van Dyck perdra sa mère à l'âge de huit ans. Il étudiera chez Hendrik Van Balen avant d'être reçu maître, en 1618, dans la corporation de Saint-Luc d'Anvers. Alors âgé de 13 ans, il fréquentera Jordaens dans l'atelier de Rubens.
Considéré comme le plus grand peintre de l'école flamande après Rubens dès l'âge de vingt ans, van Dyck peindra plusieurs tableaux mythologiques ou bibliques. Il découvrira la peinture vénitienne lors d'un séjour à Londres, en 1621, chez le collectionneur Howard. Il séjournera en Italie, à Rome, puis à Gênes, de 1622 à 1627. Il peindra les portraits de membres des plus grandes familles de la péninsule dont il sera l'invité.
De retour à Anvers, van Dyck bénéficiera d'importantes commandes de tableaux d'églises. Il deviendra le peintre de la cour de l'archiduchesse Isabelle de 1628 à 1629. Il donnera un prolongement à ses portraits par la gravure en publiant, lors d'un séjour à Paris, une Iconographie (1636) représentant des hommes illustres. Cette édition sera complétée en 1645 par des gravures dont il ne réalisera que l'ébauche.
L'artiste, installé en Angleterre à partir de 1632, deviendra le peintre attitré du roi Charles Ier qui le fera chevalier. Il exécutera de nombreux portraits des membres de la cour d'Angleterre (350 durant son séjour londonien) et épousera, en 1639, une Anglaise du nom de Marie Ruthven.
Marcel PROUST (1871-1922) - Recueil : Pastiches et mélanges
Anton Van Dyck
Douce fierté des coeurs, grâce noble des choses,
Qui brillent dans les yeux, les velours et les bois ;
Beau langage élevé du maintien et des poses
Héréditaire orgueil des femmes et des rois !
Tu triomphes, Van Dyck, prince des gestes calmes,
Dans tous les êtres beaux qui vont bientôt mourir,
Dans toute belle main qui sait encor s'ouvrir...
Sans s'en douter, qu'importe, elle te tend les palmes !
Halte de cavaliers sous les pins, près des flots
Calmes comme eux, comme eux bien proches des sanglots ;
Enfants royaux déjà magnifiques et graves,
Vêtements résignés, chapeaux à plumes braves,
Et bijoux en qui pleure, onde à travers les flammes,
L'amertume des pleurs dont sont pleines les âmes,
Trop hautaines pour les laisser monter aux yeux ;
Et toi par-dessus tous, promeneur précieux
En chemise bleu pâle, une main à la hanche,
Dans l'autre un fruit feuillu détaché de la branche,
Je rêve sans comprendre à ton geste et tes yeux :
Debout mais reposé dans cet obscur asile
Duc de Richmond, ô jeune sage ! - ou charmant fou ? -
Je te reviens toujours... -. Un saphir à ton cou
A des feux aussi doux que ton regard tranquille.
| Ayant travaillé avec Jacob Jordaens Ayant sous ses ordres Edward Pearce Elève de Hendrick van Balen et Petrus Paulus Rubens
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