

| Date : 1795
Matériaux : Peinture à l'huile sur toile Acquisition : Collection de Louis XVI (1795)
| Elément 9 sur 13 Peinture française Peinture (Scène de genre)
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 Description |  |
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Une dame de Campanie étale ses bijoux devant Cornélie. Invitée à montrer les siens, celle-ci désigne ses enfants : "Voici mes plus beaux ornements".
Paroles de Cornélie dans le Livre sur les historiens latins :
"Tu me diras qu'il est beau de se venger de ses ennemis. Personne plus que moi ne trouve ce projet grand et beau, si toutefois il peut s'accomplir sans compromettre le salut de l'État. Mais puisque cela ne se peut, le temps s'écoulera, les partis se multiplieront sans que nos ennemis périssent, et nous les laisserons ce qu'ils sont aujourd'hui, plutôt que de ruiner et de faire périr la république ...
... J'oserais le jurer par un serment solennel, après ceux qui ont mis à mort Tibérius Gracchus, nul ennemi ne m'a causé autant de peine et de chagrin que toi par ta conduite ; quand tu devais me tenir lieu de tous les enfants que j'ai perdus, prendre soin d'écarter de mes vieux jours les moindres ennuis, et regarder comme une impiété de rien entreprendre d'important contre mon aveu. Et c'est moi, quand il me reste si peu de temps à vivre, qui ne peux même obtenir, par grâce pour mes derniers instants, que tu ne te mettes point en opposition avec moi et que tu ne ruines point ta patrie.
Où nous arrêterons-nous enfin, et quand notre famille cessera-t-elle d'être en démence ? Quel sera le terme de ces égarements ? Quand serons-nous las de nous créer des chagrins et d'en créer aux autres ? Quand rougirons-nous de troubler et de bouleverser la république ? Si ce que je demande n'est pas possible, attends que je sois morte pour briguer le tribunal ; après moi, fais ce que tu voudras, je ne serai plus là pour le voir. Quand je n'existerai plus, tu m'honoreras par de pieux sacrifices, tu invoqueras le dieu ton père. Mais n'auras-tu pas honte d'implorer alors ces dieux que tu as négligés et délaissés tandis qu'ils vivaient, qu'ils étaient devant tes yeux ? Puisse Jupiter ne point permettre que tu persévères dans cette voie et que ton âme soit aveuglée à ce point ! Si tu persistes, je crains que tu n'attires, par ta faute, sur ta vie entière, de si terribles orages, que jamais tu ne puisses être heureux."
Les Gracques
Tibérius Sempronius Gracchus (l'aîné) et Caius Sempronius Gracchus (le cadet) - fils de Tibérius Sempronius Gracchus et de Cornélie, fille de Scipion - seront successivement les chefs du parti populaire qu'ils soulèveront en qualité de tribuns contre les nobles. Tous les deux seront tués dans ce combat.
Tibérius Sempronius Gracchus sera haruspice à dix ans et tribun à dix-sept. Influencé par les idées du philosophe grec Blossius de Cumes, il entreprendra des réformes agraires et rétablira la petite propriété au détriment des patriciens. Le peuple prendra partie pour les aristocrates et Tibérius sera assassiné au cours d'une émeute avec trois cents de ses partisans. Caius Sempronius Gracchus tentera de venger son frère et de poursuivre ses réformes. Trois fois tribun de la plèbe, ses mesures impopulaires provoqueront des émeutes.
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Testament de Louis XVI "Au nom de la très Sainte Trinité, du Père, du fils et du Saint Esprit. Aujourd'hui vingt-cinquième de décembre mil sept cent quatre vingt douze."
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