Description |  |
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Ingres remportera le prix de Rome en 1801, mais ne pourra se rendra en Italie avant 1807, en raison de l'état des finances de la France. Il peindra un portrait en attendant, le premier d'une longue série. Les portraits de ses amis et les autoportraits, seront élaborés dans un esprit romantique, (Gilibert, 1805), tandis que les portraits pour ses clients seront caractérisés par la pureté des lignes (Mademoiselle Rivière, 1805).
Ingres poursuivra cet exercice durant ses premières années à Rome, puis commencera à peindre des bains, un thème qui deviendra l'un de ses favoris (Le Bain Valpinçon, 1808). Il financera pour l'essentiel ses quatre années de séjour italien en réalisant des portraits au crayon des membres de la colonie française. Il bénéficiera également d'importantes commandes, incluant deux peintures décoratives pour le Palais de Napoléon à Rome (Triomphe de Romulus sur Acron, 1812 et le Rêve d'Ossian, 1813).
Ingres s'installera quatre années à Florence, à partir de 1820, et peindra alors son raphaélesque Serment de Louis XIII commandé pour la cathédrale de Montauban. Le travail d'Ingres sera sévèrement critiqué à Paris, en raison de ses déformations "gothiques". Le peintre sera surpris d'être acclamé au Salon de 1824 et de devenir ainsi le leader de l'opposition académique au nouveau Romantisme. Le massacre de Chios de Delacroix était exposé dans le même Salon.
Ingres s'installera à Paris et se consacrera principalement à la réalisation de deux oeuvres majeures : L'apothéose d'Homère pour un plafond au Louvre, réalisé en 1827, et La Martyre de Saint-Symphorien, peint en 1834 pour la cathédrale d'Autun. Il sera ensuite nommé directeur de l'Académie française à Rome, un poste qu'il conservera sept ans.
Ingres, qui s'avérera être un administrateur et un professeur modèle et contribuera à améliorer les installations de l'école, ne produira que très peu d'oeuvres majeures durant cette période. Il reviendra en France en 1841, où il sera proclamé champion des valeurs traditionnelles. Sa femme décédera en 1849. Remarié en 1852, Ingres ne cessera de peindre jusqu'à sa mort et réalisera quelques chef d'oeuvres, notamment l'extraordinaire et sensuel Bain Turc de 1863. Il léguera à sa mort plusieurs peintures et plus de 4000 dessins à sa ville natale. Ces oeuvres y sont aujourd'hui exposées dans un Musée qui porte son nom. |