Description |  |
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Comme tous les courants qui le précèdent, le Symbolisme apparaîtra en réaction au Naturalisme, courant littéraire contemporain du Symbolisme. Il s'élèvera même parfois contre le Romantisme. Le poète Jean Moréas, dans son "Manifeste du Symbolisme" publié dans le Figaro en 1886, donnera comme vocation à ce mouvement de "Vêtir l'idée d'une forme sensible". Il évoquera un art ennemi de la déclamation, de l'enseignement et de la fausse sensibilité. Pour les Symbolistes, la description objective et concrète d'un objet lui enlève les trois-quarts de sa valeur. Le Naturalisme tentera, au contraire, de peindre fidèlement le réel, parfois jusque dans la déchéance.
Le symbolisme visera un idéalisme à travers le symbole. Il cherchera à donner la sensation et l'impression, plutôt que la représentation des choses. Au-delà des apparences, il évoquera un monde idéal et privilégiera l'expression des états d'âme. Le monde réel ne sera, pour lui, que le reflet d'une réalité transcendante. A travers les symboles, le poète cherchera à atteindre la réalité supérieure de la vraie sensibilité. La poésie, qui devait ainsi suggérer plutôt que décrire, fera usage de mots rares, de métaphores raffinées et de vers impairs. Les poètes symbolistes deviendront de véritables "esthéticiens" littéraires accordant une grande importance au travail formel. Il privilégieront le rêve, le mystère et s'attacheront à la musique du vers qui pénètre la sensibilité du lecteur.
Le mouvement, qui naîtra parmi les écrivains français et belges, gagnera les peintres qui s'engouffreront dans la brèche ouverte par Baudelaire, Mallarmé et Wagner. Ils exprimeront leur rejet du naturalisme impressionniste, du réalisme ainsi que du scientisme et apporteront leur contribution à la naissance d'une harmonie entre toutes les formes d'art. |